Où être ermite en 2006 ?
Or j'ai réalisé ce matin que ce n'était pas l'une ou l'autre de ces conditions qui risquait de poser le plus de problèmes mais la possibilité de trouver un endroit solitaire et enneigé permettant de s'abandonner paisiblement aux joies de l'érémitisme. Je laisse de côté l'Amérique qui est une destination très vulgaire. Je laisse de côté l'Afrique qui est très rarement enneigée. Je laisse de côté l'Océanie pour la même raison. Je n'ai rien contre l'Himalaïa. Je serais même prêt à monter mes sauces béarnaises avec du beurre de yack et à faire cuire mon homard quotidien dans de la neige fondue (il paraît que c'est très bon). Mais un mien ami poète arpente actuellement cette région afin d'expliquer les finesses de l'alexandrin avec césure à l'hémistiche aux peuple des montagnes et je ne saurais le déranger dans une aussi admirable mission. J'en arrive à la conclusion qu'il va être de plus en plus difficile d'être moine tibétain en slip dans la neige, et je ne crains pas de proclamer que mon vote la prochaine présidentielle sera déterminé par la position des candidat(e)s sur ce sujet épineux.
Je dis très souvent que si (condition x ou y) je me fais moine tibétain en slip dans la neige. La condition x est souvent : si la France arrive à exporter le Rafale. La condition y est souvent : si j'arrive à trouver un éditeur. 
Je n'ai rien contre la Sibérie. Mais une mienne connaissance biblique s'en va progager la semence biblique dans cette vaste région. Est-ce vraiment être ermite que de risquer à tout instant d'être dérangé par un gogo-dancer en soutane ? Je pose la question. D'autant plus que cela pourrait perturber mes gens.